Décidément, l’Afrique du Sud est LE pays pour plonger avec des requins de toutes sortes. Après un premier safari en 2005, puis un séjour spécial sardine run en 2013, j’ai découvert cette année un site très peu connu des plongeurs français et pourtant facilement accessible car situé à seulement 40 km de Cape Town, à l’extrême sud-ouest de l’Afrique du Sud : False Bay.
Avec des eaux relativement plus chaudes que celles du littoral atlantique, cette immense baie cernée à l’Ouest par le Cap de Bonne-Espérance et à l’Est par la Kogelberg Nature Reserve est réputée pour être fréquentée par de nombreuses espèces différentes de requins. Le grand requin blanc est présent car il dispose d’un garde-manger de choix avec une importante colonie d’otaries à fourrure du Cap présente sur Seal Island, petite île située à 8 miles du port de Simon’s Town [Mise à jour 2020 : depuis 2019, les grands blancs sont aux abonnés absents].
Plongée avec le requin plat-nez
À l’intérieur de la baie, le requin plat-nez (Notorynchus cepedianus), un requin primitif qui se caractérise par 7 paires de fentes branchiales (alors que les plupart des espèces de requins n’en ont que 5), apprécie particulièrement les forêts de kelp et les fonds sablonneux de False Bay – qui, soit dit en passant, est l’un des seuls endroits au monde où l’on peut rencontrer facilement cette espèce rare et primitive de requin (les deux autres étant l’Australie et la Californie). Jusqu’à 70 requins ont pu être observés pendant ces plongées dans la forêt de kelp par 10 mètres de profondeur. Pour ma part, je n’en ai vue qu’une dizaine, mais cela a largement suffit pour mon adrénaline 🙂 Ces requins sont plutôt curieux et n’hésitent pas à venir au contact des plongeurs, il faut donc rester calme et surtout ne pas essayer de les toucher volontairement. Le cadre de la plongée est superbe (il faut quand même préciser que l’on plonge dans de l’eau plutôt fraîche – 16 à 17° en août, combi 7 mm ou semi-étanche avec cagoule obligatoire), c’était ma première plongée dans une forêt de kelp et ces algues géantes sont vraiment magnifiques avec les rayons du soleil (bon, si le ressac est important on peut avoir une sensation de mal de mer, mais il suffit de se concentrer sur les requins et moins sur les algues pour aller mieux).
Conseil photo : dans de telles conditions de plongée (avec une eau verte, une visibilité très moyenne et de nombreuses particules), se rapprocher le plus possible de son sujet et bien écarter ses flashs. On le voit sur les photos ci-dessous : plus on est proche, moins il y a de particules.
Au cours de cette longue plongée (plus d’une heure vue la profondeur), j’ai également croisé plusieurs espèces de requins que je n’avais jamais vues auparavant : le virli dentu (Triakis megalopterus), la roussette panthère (Poroderma pantherium), la roussette viperine (Haploblepharus edwardsii), la roussette sombre (Haploblepharus pictus) et la roussette rubanée (Poroderma africanum).
J’ai réalisé cette plongée avec le centre Shark Explorers au départ de Simon’s Town [Mise à jour 2020 : le centre organise désormais ces plongées avec une cage], et le forfait comprend une seconde immersion qui s’effectue à 5 minutes de cette première plongée avec les requins plat-nez, à côté d’un rocher sur lequel est installée une colonie d’otaries du Cap. On se met à l’eau juste à côté du rocher et on attend que les otaries viennent jouer devant nous dans 5 mètres d’eau. C’est très sympa, et le cadre est également remarquable avec une explosion de couleurs qui caractérisent les fonds froids.
Au large de False Bay, il est également possible de plonger avec des requins mako et des requins peau bleue, mais la saison pour cela va d’octobre à juin (l’hiver austral n’est pas propice à la navigation en haute mer).