Décidément, je ne me lasse pas de cette croisière en mer Rouge : l’Égypte restera toujours l’Égypte, difficile de trouver plus dépaysant et moins cher à 4h30 seulement de Paris. Après avoir fait cette croisière une première fois en mai, puis en novembre, cette année c’est en plein été, fin juillet, que nous sommes partis en embarquant sur l’un des bateaux de la flotte Seafari, le Sea Sound.
La principale différence entre cette croisière et la précédente (lire le compte-rendu des plongées de novembre 2008 ici), c’est que nous nous sommes concentrés cette fois-ci sur les épaves avec une journée sur Ras Mohammed, et que nous n’avons pas plongé sur les sites de Safaga (ce qui nous a évité de perdre du temps de navigation pour descendre sur ses sites, plus au sud).
Ah, oui, l’autre différence – également appréciable – c’est que nous avons pu voyager sur la compagnie aérienne Air Austral, avec un timing, un confort à bord et un nombre de kilos de bagages en soute que je n’avais jamais vu jusque-là (35 kilos, qui dit mieux ?)
Le bateau et l’organisation des plongées
L’organisation de Seafari est bien rodée, et tout s’est déroulé parfaitement durant toute la croisière. Le Sea Sound est un bateau refait à neuf de 12 cabines (4 sur le pont supérieur, 8 sur le pont inférieur), et l’équipage nous a particulièrement dorlotés, avec notamment une aide précieuse lors des mises à l’eau et des retours sur le bateau, et une nourriture à la fois variée et goûteuse, que tous les plongeurs à bord ont appréciée. Le bonus ? Depuis peu, le nitrox est offert pour les plongeurs certifiés et qui souhaitent utiliser cet air enrichi en oxygène, et nous en avons bien profité (moins de fatigue, meilleure récupération…).
J’ai gardé le meilleur pour la fin : Nil, l’instructeur présent à bord, a fait preuve d’un professionnalisme, d’une gentillesse et d’un sens de l’organisation à toute épreuve. Dès l’analyse de la météo pour la semaine, il a modifié l’ordre des plongées pour que nous soyons certains de ne pas manquer l’épave du Rosalie Möller (difficile pour un bateau d’y stationner en cas de vent fort). Je ne parle pas de ses briefings, toujours très clairs.
Best of des sites de plongées de la croisière nord
Je ne vais pas refaire une liste des sites de plongée, mais plutôt vous faire une sorte de best of, soit les 3 sites que j’ai préférés à l’occasion de cette croisière. Je vous parlerai juste d’un moment fabuleux vécu lors de la plongée de réadaptation, sur Carless Reef, où nous avons croisé trois énormes murènes en pleine eau, dont une particulièrement curieuse qui est venue vers moi (peut-être cherchait-elle des caresses, j’avoue que je n’ai pas osé vérifier…).
1 – Ras Mohammed : l’été est la saison idéale pour plonger dans cette réserve naturelle à la pointe du Sinaï. C’est la période de reproduction de nombreuses espèces de poissons, et nous y avons d’ailleurs croisé des grands bancs de vivaneaux, carangues, poissons-chirurgiens, poissons-papillons et platax. Le tombant est toujours autant fabuleux, habillé de gorgones et autres alcyonnaires multicolores. On peut également y croiser des requins, mais hélas cela n’a pas été le cas cette semaine. Le site se décompose en 3 parties : anémone city (ou clown city), puis le tombant de Shark Reef, et enfin celui de Yolanda Reef (avec les restes de la cargaison d’un navire marchand qui transportait… des bidets, baignoires et WC !)
2- L’épave du Rosalie Möller : j’avoue que je la préfère à celle du Thistlegorm. On y croise de nombreuses rascasses volantes, et des milliers de glassfish habillent littéralement le seul mât qui reste (un bateau n’a rien trouvé de mieux, cet hiver, que de vouloir s’amarrer sur le mât principal, qui s’est cassé en deux…). Cette épave est plus rarement plongée, car plus profonde (le pont est à 30 mètres et l’hélice à 50). Mais l’atmosphère est envoûtante, et il ne faut pas oublier de surveiller son ordi…
3- L’épave du Giannis D(sur le récif d’Abu Nuhas) : ce cargo grec long de 100 mètres réserve de belles surprises, dont la salle des machines impressionnante (il est impératif d’y pénétrer avec une lampe), et habitée par de nombreuses petites crevettes ainsi que par des glassfish et des poissons-hachette. En avançant vers la proue, on peut dénicher dans une anémone de minuscules crevettes thor, puis, un peu plus loin, quelques platax qui vadrouillent. Le mât est superbement concrétionné, c’est un régal pour les photographes.
Nous avons plongé sur deux autres célèbres épaves d’Abu Nuhas, véritable cimetière aquatique : le Chrisoula K, épave sur laquelle je plongeais pour la première fois, et le Carnatic, lui aussi fréquenté par les poissons de verre, ce qui ravit la photographe que je suis…
Bon, je n’oublie quand même pas le Thistlegorm, c’est quand même l’épave iconique de la mer Rouge…
Pour terminer, quelques photos d’ambiance typique de la mer Rouge.