Déjà trois semaines que nous sommes rentrés de l’île Maurice… Nous étions logés au nord de l’île, d’où nous avons effectué 10 belles plongées sur les sites de Cap Malheureux (je vous rassure, la semaine s’est très bien passée malgré ce nom ;-)), ainsi qu’une plongée à Trou aux Biches (à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de l’hôtel). Certes, il ne faut pas aller à Maurice pour voir du gros, mais rien que pour la visibilité (près de 30 mètres !), la présence de poissons jamais vus ailleurs (tel ce Rhinopias eschmeyeri, ci-dessus), le relief sous-marin (éboulis rocheux, tombants, failles, grottes…), cela vaut le déplacement.
Sans parler du fait que contrairement à de nombreuses idées reçues, l’île Maurice n’est pas un simple cailloux posé sur l’eau avec uniquement des plages tout autour : il y a du relief (point culminant 800 mètres), et la possibilité de faire de la rando, du rafting…
Et puis, la gentillesse de ses habitants contribue vraiment à faire de tout séjour là-bas de très belles vacances !
Enfin, contrairement au Mexique où le groupe avait été séparé en deux pendant toute la semaine, les 27 plongeurs du club qui étaient du voyage ont particulièrement apprécié la mobilité des palanquées d’un jour sur l’autre ainsi que la liberté et l’autonomie durant les plongées (aucun divemaster un peu trop « collant » rappelant à l’ordre des plongeurs attardés – notamment les photographes…)
Les sites de plongée
=> Stepwall : réputé pour son corail vert (on a notamment vu un poisson pierre posé entre deux branches de ce corail) présent sur des patates posées sur le sable à 36 mètres. Remontée le long d’un tombant. Belle plongée gâchée par le fait que mon appareil a refusé de prendre la moindre image (impossible d’enclencher…)
=> Lost Anchor (27 mètres) : grrrr… là aussi je maudis la défaillance de mon appareil, car j’ai notamment eu l’occasion de voir un magnifique poisson feuille violet, des murènes ainsi que des oeufs de danseuse espagnole (roses, ressemblant aux volants d’une robe).
=> L’épave du Jabeda : ce chalutier fiché droit sur sa quille dans le fond sableux est un très beau site de plongée, même si l’épave ne grouille pas de vie. On peut pénétrer dans certaines cales. L’épave jouxte un récif très riche en gorgones, coraux mous, poissons perroquets de taille respectable, énorme murène et également un baliste titan de bonne taille.
=> Charpentier : la plongée la plus sportive de la semaine ! Nous avons été largués sur un récif sur lequel des vagues impressionnantes venaient se casser. Le guide n’ayant pas forcément bien évalué le courant, nous avons palmé comme des malades la deuxième partie de la plongée… et quand on a finalement décidé de remonter, nous nous sommes retrouvés à attendre le bateau (qui était allé récupérer le premier groupe, parti dans une autre direction) pendant 20 minutes dans une mer plus que formée (vagues de 4 à 5 mètres). Ma cuisse s’est souvenue pendant près de 15 jours de la remontée sur le bateau (un superbe hématome dû à un « contact » avec le bloc moteur…). Concernant la faune, à noter le ballet d’un couple de labres « bougeurs de pierre » vraiment surprenant (impossible à prendre en photo…)
=> Poison reef (15 mètres) : superbe plongée ! Sole, murènes, poissons-feuilles (un petit violet, un gros rose), des murènes ruban noires, une raie torpille, des lionfish, une porcelaine, et pour terminer, balade au milieu de bancs composés de milliers de petits poissons… magique !
=> King fish (31 mètres) : comme son nom l’indique, l’objectif était de croiser des carangues. Ce qui a failli rater, et j’avais commencé à remonter quand je suis alertée par le reste de la palanquée : sous un énorme rocher, un groupe d’une dizaine d’énormes carangues se cache. J’avais déjà vu des bancs bien plus grands, mais jamais avec des individus de cette taille, c’était superbe.
=> Trou madame (25 mètres) : murènes, poissons clown, langoustes, baliste clown…
=> Epave du Stella Maru (25 mètres, accessible depuis Trou aux Biches) : cet ancien chalutier japonais a été coulé en décembre 1987 afin de créer un récif artificiel. Couché sur le flanc, il s’est redressé en 2002 sous l’action d’une forte houle provoquée par le passage du cyclone Dina. Un baliste titan « domestiqué » nous attendait, habitué manifestement à être nourri. Avec lui, murènes, rascasses, poissons-pierres, raie pastenague…
L’hôtel
Le Paladien Marina [mise à jour 2020 : l’hôtel n’existe plus avec ce nom] est idéalement situé sur la côte nord de l’île, avec de grandes chambres refaites récemment qui donnent quasiment toutes sur l’océan. La végétation est luxuriante, et la diversité des lieux de repos (autour de la piscine ou en bord de plage) et d’activité ne donne jamais l’impression d’être dans un resort de 123 chambres.
L’hôtel dispose d’un spa particulièrement agréable, avec un hammam accessible librement et des cabines de soin au décor très reposant.
Le centre de plongée
Intégré dans l’enceinte de l’hôtel, à quelques secondes de notre chambre, c’était l’idéal pour un groupe. Tenu par Ludo, l’Emperator Diving Center s’est très bien adapté au débarquement de 27 plongeurs : habitués à travailler avec un seul bateau, ils en ont loué un second pour la semaine. Bon, on aurait certainement pu dormir plus longtemps le matin vu le respect des horaires de rendez-vous (cool, on est sur une île…) et les guides ont parfois eu du mal à nous positionner au bon endroit sur les sites, mais l’accueil a été très sympa et l’organisation des plongées bonne.
En conclusion : pour 1300 euros la semaine tout compris, il faudrait vraiment être fou pour s’en priver… ou pour se plaindre !!! De plus, avec les vols de nuit, on reste vraiment huit jours sur place, ce qui permet, après la dernière plongée, d’avoir presque 2 jours de libre pour partir à la découverte de l’île. Nous avons passé une après-midi sur l’île aux Cerfs (côte est), et le lendemain nous avons visité le célèbre jardin botanique de Pamplemousses : si vous vous y rendez, louez sans hésiter les services d’un guide, qui vous fera découvrir de nombreuses espèces de plantes aromatiques et autres palmiers…