Ne vous inquiétez pas, loin de moi l’idée de vous donner un cours concernant le nitrox. Je veux juste vous montrer l’intérêt de pouvoir plonger avec cet air dont la particularité consiste à contenir une part d’oxygène plus importante que celle de l’air que nous respirons habituellement (et qui est composé – petit rappel – de 21 % d’oxygène et 79 % d’azote ; je vous fais grâce des gaz minoritaires, nous ne sommes pas en cours de physique). L’air que nous respirons est donc un nitrox  21/79 (le terme nitrox vient de l’association de l’azote – nitrogène en anglais – et de l’oxygène).
Par exemple, un nitrox 40/60 est composé de 40 % d’oxygène et 60 % d’azote.

Avantages du nitrox
Avec une part d’oxygène plus importante – et donc une part d’azote dans le mélange respiré moins importante, le plongeur peut augmenter la durée de plongée sans palier (ou diminuer la durée des paliers pour une même durée de plongée). Il réduit également le risque d’accident de décompression et de narcose. Le nitrox permet également de diminuer de 10 % le volume de gaz respiré, et de réduire le risque d’essoufflement pour un effort donné. Enfin, last but not least, il procure un meilleur confort à l’issue de la plongée, on se sent moins fatigué…
Bref, tout le monde plongerait depuis longtemps à l’air enrichi en oxygène si certains inconvénients ne venaient pas peser sur l’autre plateau de la balance…

Inconvénients du nitrox
À une certaine pression, l’oxygène devient toxique, ce qui limite la profondeur des plongées lorsqu’on plonge avec du nitrox (par exemple, la profondeur d’une plongée au nitrox 40/60 est limitée à 30 mètres). Par ailleurs, la manipulation des gaz est plus contraignante, ce qui explique qu’à ce jour tous les clubs de plongée ne proposent pas de nitrox, et que ceux qui le proposent le font payer plus cher que des plongées à l’air.

Devenir plongeur nitrox
Pour pouvoir plonger avec du nitrox et connaître toutes les spécificités de l’air enrichi en oxygène, une courte formation est nécessaire. J’ai effectué cette formation de deux jours il y a 4 ans avec mon club. Après une courte formation théorique, nous devions effectuer au moins deux plongées au nitrox en milieu naturel pour valider notre nouvelle compétence (la qualification de plongeur nitrox n’est pas un brevet). Nous avons choisi la carrière de la Roche bleue à Bécon-les-Granits (près d’Angers).
C’était la première fois que je plongeais en eau douce, et je peux vous dire que c’est surprenant, notamment à cause de la quasi-absence de visibilité (on aperçoit à peine le bout de ses doigts quand on tend le bras devant soi…), et de l’ambiance verdâtre de l’eau dans laquelle nous avons évolué pendant deux jours. Je ne vous parle même pas de la température de l’eau – maximum 15°C.
Malgré cela, la carrière réhabilitée pour la plongée est particulièrement bien aménagée : sous l’eau, on peut y voir des épaves (un Fuga Magister, un bateau), une petite maison à 40 mètres, et même quelques beaux spécimens de carpes et autres brochets.

Prochaine étape : le passage de la qualification supérieure, dite « plongeur nitrox confirmé » (qui permet d’utiliser tous les types de nitrox, y compris l’oxygène pur). Mais c’est une autre histoire…