Comme le lagon de l’atoll de Tikehau dans les Tuamotu, la petite île de Maupiti se distingue par sa station de nettoyage de raies manta, à l’intérieur même du lagon. Lionel, le moniteur de l’unique club de plongée de l’île – Maupiti Nautique – vient nous chercher à la pension dans son petit bateau très bien aménagé pour la plongée. [Mise à jour 2018 : ce club n’existe plus, le club actuel, toujours seul sur l’île, est Maupiti Diving].
Il emmène maximum quatre plongeurs avec lui, c’est vraiment de la plongée personnalisée (c’est d’ailleurs pour cela qu’il vaut mieux réserver ses plongées plutôt longtemps à l’avance, afin d’être certain de pouvoir plonger). Coût d’une plongée : 5500 CFP (46 euros).
Déroulement de la plongée
Les 4 blocs sont déjà gréés, il ne reste plus qu’à écouter le briefing très clair pour se préparer au spectacle, dans une eau plus ou moins claire selon les courants (le site où viennent se faire nettoyer les raies-mantas est situé dans l’axe de l’unique passe de Maupiti). Après 5 minutes d’approche, on arrive en vue du rocher qui abrite les poissons nettoyeurs. Sur environ 6 mètres de fond, il ne reste plus qu’à se poser et à patienter plus ou moins longtemps pour assister au spectacle. Certains jours pendant l’hiver austral, on peut compter jusqu’à une quinzaine d’individus qui viennent se faire nettoyer simultanément, ce qui doit causer un certain embouteillage car le rocher n’est pas bien grand. Pour notre part, nous avons pu observer deux raies-mantas l’une après l’autre lors de notre première plongée, et quatre simultanément le lendemain. Dommage que la visibilité n’ait pas été au rendez-vous, ce qui a surtout posé problème aux photographes…
Plongées hors du lagon
C’est la météo qui décide de l’éventualité de plongées en dehors du lagon de Maupiti. Il faut en effet franchir l’unique passe de l’île, et par forte houle ce n’est même pas la peine d’y penser, comme nous avons pu le constater les deux premiers jours de notre séjour sur place. Heureusement, le troisième jour le vent a décidé de se calmer et Lionel nous a donc proposé de sortir. Avant la mise à l’eau, une baleine nous attendait en surface, mais n’a pas daigné venir nous voir sous l’eau, dommage… Par contre, son chant nous a accompagné pendant toute la plongée, durant laquelle nous avons croisé des bancs de bonites et de bécunes, ainsi que des carangues et un requin pointes noires (Carcharhinus melanopterus). La plongée se déroule sur un fond typique d’une île volcanique, avec des canyons qui se dessinent entre les anciennes coulées de lave.
Maupiti pratique
Maupiti fait partie des Iles-Sous-le-Vent avec Huahine, Raiatea, Tahaa et Bora Bora. Mais à Maupiti, pas de tourisme de masse comme à Bora Bora, et il faut donc bien prévoir son itinéraire car il n’y a pas de vols tous les jours depuis Papeete. Ne comptez pas sur le Maupiti Express, une liaison par bateau avec Bora-Bora plus qu’aléatoire (quand nous y étions, le bateau ne fonctionnait plus depuis 6 mois, il était question qu’il reprenne du service la semaine suivante…).
Le vol entre Tahiti et Maupiti dure à peine 50 minutes, le temps d’admirer l’archipel des Iles-sous-le-Vent :
Entre deux plongées, louez un vélo et faites le tour de l’île. Vous pouvez également randonner jusqu’au sommet de Maupiti, et de là découvrir le splendide panorama sur le lagon, les motus et l’océan.
Hébergement : nous avons passé quatre nuits chez Anne-Marie et Camille, un séjour fabuleux pour débuter notre périple en Polynésie. Le Kuriri Village est situé sur le motu Tiappa’a, en bordure de l’unique passe de l’île. Nous avons été accueillis par Camille à l’aéroport (avec les colliers de fleurs traditionnels), qui s’est chargée de notre transfert en bateau vers le motu. À l’arrivée, un jardin luxuriant dans lequel sont disséminés quatre fare fait face à la barrière de corail et à Bora-Bora.
Notre fare (« Ovale »), réalisé dans des matériaux locaux, était spacieux (un coin nuit avec un grand lit confortable avec moustiquaire, un coin salon et une sale de douche avec de l’eau chaude – appréciable après une plongée). Pour les plongeurs : deux prises électriques pour recharger les batteries des appareils photos. Une grande armoire pour le rangement, et des bouquins sur les étagères. Le service est hôtelier : lits et ménage faits chaque jour, serviettes de toilettes changées tous les 2 jours.
Quant aux repas d’Anne-Marie, ils sont succulents : pour le petit déjeuner, fruits et tartines avec beurre et confitures maison (miam, la confiture au potiron…), et au dîner quasiment tous les soirs des menus à base de poissons fraîchement pêchés autour de l’île (carpaccio de mahi-mahi, thon et mahi-mahi à la vanille… – mais si vous ne mangez pas de poisson elle le remplace sans problème par de la viande). Le dîner se prend à la table commune avec les autres résidents (8 personnes maximum), et cela permet d’échanger des bons plans sur la Polynésie. Le midi, soit vous déjeunez sur l’île, soit vous pouvez également prendre votre repas sur place : on a notamment déjeuné d’un poisson perroquet au four accompagné de légumes façon ratatouille.
Et puis, il y a les échanges avec Anne-Marie et Camille à l’heure de l’apéro, leurs conseils pour visiter l’île et profiter de ses nombreux charmes… Bref, une adresse à ne pas manquer à Maupiti.
L’observatoire à baleines surplombe la plage du Kuriri qui donne sur le lagon, le récif et, au loin, Bora Bora.