Suite de notre périple plongée en Polynésie, un petit saut de puce et nous voici arrivés dans le graal du plongeur : l’atoll de Rangiroa. Nous sommes toujours dans les Tuamotu, cette fois-ci dans le deuxième plus grand atoll du monde (75 km d’est en ouest et 25 km du nord au sud). À dire vrai, on ne vient pas à Rangiroa pour les paysages : l’île sur laquelle se concentrent pensions et habitations n’a pas de charme particulier, et peu de plages de sable blanc telles qu’on les imagine en Polynésie. Mais ce n’est pas bien grave, on vient ici essentiellement pour plonger, et pour voir ça :
Première étape : choisir son club de plongée à Rangiroa
C’est une question cruciale, car contrairement à Maupiti ou à Tikehau où il n’y a pas vraiment le choix, à Rangiroa c’est différent, il y a 5 à 6 clubs, et chacun a ses spécificités. Pour notre part, nous privilégions les structures conviviales qui personnalisent au maximum les plongées en fonction du niveau des plongeurs et de leurs souhaits, qui n’embarquent pas 20 plongeurs à la fois sur le bateau et qui respectent le milieu. Nous avons donc discuté avec des clubs au salon de la plongée à Paris, puis fait des recherches sur internet, et notre choix s’est finalement porté sur Rangiroa Plongée, un petit club avec trois moniteurs très sympas et très pro : René, Jean-Jacques et Virginie. De plus, le club est un centre ambassadeur de la charte Longitude 181, et soutient les action de Sea Shepherd.
Nous n’avons eu qu’à nous féliciter pour ce choix, avec un très bon accueil, un club et du matériel très bien entretenu et des plongées organisées en léger décalage avec les autres clubs, ce qui fait que nous étions à chaque fois les premiers (et les seuls) sur les sites de plongée.
Organisation des plongées à Rangiroa
Avant chaque plongée (une le matin et une en début d’après-midi), un moniteur vient vous chercher à la pension ou au snack où vous avez décidé de déjeuner. Après la deuxième plongée nous avons ainsi eu le temps de nous reposer, de préparer le matériel de photo et de visiter la ferme perlière. Après s’être équipé au club, on rejoint le zodiac sur lequel nous attendent les bouteilles de plongée. Une fois tout le monde prêt, il y a environ 5 minutes de navigation pour rejoindre le site de plongée sur la passe de Tiputa (pour la passe d’Avatoru, à 10 km de l’autre côté du motu, on rejoint le bateau en pick-up). Coût d’une plongée à Rangiroa : 6000 CFP (50 € – prix en 2012).
Plongée à Rangiroa : la passe de Tiputa
Sur les sept plongées réalisées à Rangiroa, nous en avons fait six sur Tiputa et une sur Avatoru. L’Angle, la Grotte aux requins ou encore la Traversée sont différents noms de sites sur Tiputa, selon qu’on se mette à l’eau d’un côté ou de l’autre de la passe et que l’on rentre dans le lagon ou pas.
– L’Angle (35 mètres de profondeur en moyenne) : la plongée la plus « complète ». C’est sur ce site que nous avons assisté à une scène ahurissante de milliers de chinchards (ature en polynésien) chassés par des requins gris, des napoléons, des thons, des poissons job (vivaneau job – Aprion virescens). C’était hallucinant (photo en haut de cet article).
C’est également sur ce site que l’on termine systématiquement dans un gigantesque banc de poissons-pavillons réticulés (Kuhlia sandvicensis) dont je vous ai déjà parlé :
Entre temps, on peut admirer des requins-gris, des perches pagaie, des tortues, des carangues échevelées (superbes !) et même parfois des dauphins ! Nous en avons croisé deux qui sont passés devant nous en jouant, c’était merveilleux.
– La grotte aux requins (40 mètres environ) porte bien son nom, nous y avons croisé un banc d’une cinquantaine de requins-gris croisant dans le bleu, ainsi qu’une raie-aigle et des bancs de poissons-perroquets.
– La Traversée (45 mètres) : l’objectif était de trouver le grand banc de barracudas qui évoluent à la sortie de la passe. Objectif 100 % atteint, c’était fabuleux de voir le banc former un cercle et tournoyer dans le bleu.
Puis, entraînés par le courant rentrant, nous sommes arrivés dans le lagon, pour croiser une petite raie-manta qui nous attendait en surface. Entre temps, nous avons croisé des grands bancs de perches pagaie, de balistes noirs et de perches tricolores… La plongée se termine sur le site appelé l’Aquarium, sur le motu Nohi Nohi.
Plongée à Rangiroa : la passe d’Avatoru
La seconde passe de Rangiroa est réputée pour la présence de grands bancs de carangues gros yeux (que nous n’avons pas vu, par contre nous avons croisé de nombreuses carangues échevelées) et pour ses requins à pointe blanche du récif (silvertip shark ou plutôt Carcharhinus albimarginatus), que les Polynésiens appellent plus couramment « tapete ». Nous en avons croisé deux, dont un particulièrement impressionnant, qui n’a pas hésité à s’approcher et à tourner autour de nous plusieurs fois :
Hébergement et repas à Rangiroa
– Hébergement : nous avons logé 4 nuits à la pension Chez Cécile, qui donne sur le lagon juste à côté de la ferme perlière. La pension est tenu par des Polynésiens, Alban, Alexandra et Taurama sont très accueillants. Pour le premier soir, Alban nous avait réservé une table pour la dernière soirée d’un festival polynésien, et nous avons pu nous régaler de poisson cru en écoutant des chants traditionnels. La cuisine de la pension est délicieuse, essentiellement à base de poisson. Quant aux bungalows, les plus récents sont également les plus grands et les plus agréables (eau froide uniquement dans tous, wifi dans la salle commune et dans le bungalow le plus proche). 79 € par personne la nuit en demi-pension.
– Pour déjeuner : nous avons testé le Kai Kai, sur la route principale à 100 mètres de l’aéroport et en face de l’atelier Corinne (qui vend des perles nues ou montées), très sympa, et la formule snack de la pension chez Joséphine, dont la terrasse donne directement sur la passe de Tiputa. En moyenne, il faut compter 20 € par personne pour le repas de midi (plat + dessert + 1 boisson).
Entre deux plongées à Rangiros, que faire ?
- Le grand classique – surtout pour les non-plongeurs – consiste à rejoindre un motu (îlot) en bateau pour la journée et à pique-niquer sur une plage de sable blanc.
- Incontournable également, la visite du domaine viticole de Dominique Auroy, unique au monde : les vignes sont les seules à être plantées sur un sol corallien, elles ne produisent que des vins blancs et rosés, délicieux !
- Visiter une ferme perlière, où l’on apprend tout sur la création des perles de Tahiti.
- Sans oublier d’assister chaque soir au moment incontournable de la journée : le coucher de soleil !
Bonjour Sandrine!!! Superbes articles 🙂
Je vais en Polynésie et je voulais savoir quel était votre opinion pour le nombre de jours à allouer aux Tuamotu svp:
Tikehau 3j ou 4j?
Rangiroa 4 ou 5j?
Faka N 3 ou 4j?
Toau 2j?
Faka S 3j?
Merci beaucoup!!!
Sylvie
Bonjour Sylvie,
merci pour votre retour sur le blog, en pleine renaissance, stay tuned 😉
Pour répondre à votre question, nous étions partis 1 mois en Polynésie, afin d’éviter de faire des sauts de puce et de changer d’île trop rapidement (notamment avec les transferts d’une île à l’autre qui retirent des jours de plongée…).
– Tikehau : minimum 3 nuits, 4 à 5 nuits dans l’idéal (pour pouvoir profiter de la plongée à l’intérieur de l’atoll avec les raies-mantas, puis profiter des plongées autour de la passe)
– Rangiroa : mini 4 nuits, dans l’idéal 5 à 6 nuits… (pour pouvoir faire 3 jours de plongée sur la passe de Tiputa et 2 jours sur Avatoru)
– Fakarava : nous n’avons pas plongé sur la passe nord (il faut qu’on y retourne ;-)), mais vraiment cela ne nous a pas manqué, la passe sud et son fameux banc de requins gris nous ont largement contenté, on peut facilement y rester 4 à 5 nuits.
– nous n’avons pas plongé à Toau, donc je ne peux pas trop vous dire, il faut surtout vous renseigner sur les centres de plongées qui y vont depuis Faka, et qu’elles sont les possibilités d’y loger (j’ai l’impression qu’il y a une pension de famille)
Bref, si vraiment vous voulez faire 4 atolls et en profiter, c’est minimum 2 semaines…
Bon voyage, et n’hésitez pas à partager vos impressions à votre retour sur le blog !
Sandrine