Difficile de venir skier à Tignes-Val d’Isère sans avoir la tentation d’essayer une plongée sous glace : l’école de plongée sous glace de Tignes est en effet réputée, avec pour parrain l’explorateur Jean-Louis Etienne.
Nous avions réservé notre plongée par téléphone. Nous avions rendez-vous à 14 heures au bord du lac naturel de Tignes, en plein centre de la station. Tant pis pour le temps, il faisait en effet très gris et même la neige s’est mise de la partie. Nous sommes arrivés sur place en ski à 2100 mètres d’altitude. C’est Alban Michon et Vincent, également moniteur de plongée, qui nous ont accueilli dans leur petit cabanon chauffé sur la rive du lac. Ce local sert à la fois de bureau et de vestiaire pour s’équiper.
Enfiler une combinaison étanche
On a certainement passé autant de temps à se préparer qu’à plonger, mais cela faisait partie du jeu. En effet, il faut un peu de patience pour enfiler une combinaison étanche, surtout quand on se lance dans l’aventure pour la première fois. Avec cette combinaison, aucun contact avec l’eau. Nous avons donc pu garder les sous-vêtements que nous avions sous nos anoraks de ski : de bonnes chaussettes ainsi qu’un collant technique pour les jambes. Le plus difficile consiste à passer la tête dans la capuche intégrée. Pour cela, un peu de talc facilite la chose (on voit bien les traces de talc sur la photo ci-contre ;-)). Puis il a fallu adapter les gants qui ne doivent faire qu’un avec chaque bras de la combinaison grâce à un joint d’étanchéité.
60 cm de glace au-dessus de nos têtes
Une fois équipés, nous sommes sortis du cabanon et nous avons rejoint le trou spécialement creusé dans le lac pour la plongée : sur la surface, à quelques mètres du trou, nous observons un monticule de galettes de glace, chacune d’une dizaine de centimètres d’épaisseur : « l’épaisseur de la glace est de 60 cm sur tout le lac, mais tous les matins on doit retirer une galette d’une dizaine de centimètres qui s’est reformée dans la nuit pour rouvrir le trou », explique Alban.
Pour la finalisation de la préparation, il faut se laisser faire. Nous nous sommes assis sur la glace au bord du trou, et Alban s’est chargé de nous mettre les palmes, puis le masque facial intégral, destiné à protéger nos visages de tout contact avec l’eau qui doit faire 3°C.
De nouvelles sensations sous la glace
Enfin, c’est le moment de la mise à l’eau. J’ai été très surprise de ne pas ressentir le froid lorsque j’ai mis les palmes dans l’eau. Quelques secondes plus tard, complètement immergée dans cette eau glacée, j’ai encore plus apprécié ma combi étanche. Je me suis souvenu avoir eu plus froid avec une semi-étanche dans une eau à 13°C…
Pour notre sécurité, nous sommes attachés à un fil d’Ariane qui relie les deux extrémités du site. C’est un peu la limite de l’expérience, surtout quand on est plongeur autonome et habitué à évoluer librement sous l’eau.
Nous nous concentrons sur nos nouvelles sensations et sur l’ambiance qui règne dans l’eau. Les bulles que nous expirons forment des sortes de tâches qui se meuvent sous la glace. Je m’évertue à essayer de descendre à 4-5 mètres sans le secours du poumon-ballast. Finalement j’y arrive en suivant les conseils d’Alban et Vincent : remonter le plus possible sous la glace, et expirer fortement en poussant sur le plafond de glace de mes deux bras (et en gardant mes jambes bien droites !). J’arrive progressivement à me mouvoir comme je veux, et je commence à chercher ce que je peux trouver au fond… Pas grand-chose hélas, à part quelques algues. Il paraît que l’on peut croiser des truites, ce sera pour une prochaine fois !
Vous avez envie de tenter l’expérience ? Retrouvez la liste des clubs de plongée sous glace en France.
[Mise à jour 2016] Vidéo de présentation d’une plongée sous glace avec Alban à Tignes :