De retour en France il y a déjà plus de 2 jours… Raies-mantas, requins soyeux et autres marteaux sont toujours bien présents dans ma tête. Les raies-mantas surtout, gigantesques, tellement élégantes sous l’eau que l’on voit arriver depuis le grand bleu à la rencontre des plongeurs. L’une d’elles s’est arrêtée quelques secondes juste au-dessus de moi, comme si elle voulait profiter de mes « bulles », un instant qui restera à jamais gravé dans ma mémoire.
Autre moment marquant : lors de la traversée entre Cabo San Luca et Socorro, nous avons été accompagnés un certain temps par un groupe de dauphins. Et chaque jour durant toute la croisière, nous avons pu admirer les balais aquatiques de baleines accompagnées de leurs baleineaux (une palanquée a même pu apercevoir un mâle et une femelle en plongée !).
Les sites de plongée
L’archipel de Revillagigedo, inscrit depuis 2016 au Patrimoine mondial de l’Unesco, est composé de 4 petites îles perdues au large des côtes mexicaines (à part une base navale à Socorro – des soldats sont d’ailleurs montés sur le bateau pour vérifier nos autorisations de plongée -, ces îles sont inhabitées). La croisière nous a permis de plonger autour de trois d’entre elles, San Benedicto, Roca Partida et Socorro (il est rare que les bateaux aillent jusqu’à Clarión, un peu excentrée vers l’ouest). C’est à San Benedicto que nous avons effectué notre première étape. Cette île est particulièrement remarquable : d’origine volcanique, elle a surgi de l’océan il y a peu, une cinquantaine d’années à peine. Du coup, interdiction totale d’y mettre un pied, afin que les scientifiques puissent observer comment la vie s’installe sur un nouveau bout de terre ex-nihilo. Le relief extérieur du cratère est surprenant, et son apparence évolue au fil de la journée selon la position du soleil.
Pendant 2 jours, à raison de 4 plongées par jour entre 23 et 35 mètres de profondeur, nous avons écumé les 2 principaux sites, le Canyon et le Boiler.
– Le canyon, avec un rassemblement quasi permanent de petits requins-corail, la possibilité de croiser un – ou plusieurs – requins-marteaux, de nombreuses murènes et autres poissons scorpions. Mais c’est ma dernière plongée sur ce site qui m’a le plus marqué : une raie-manta nous a tenu compagnie pendant un long moment, peut-être parce que nous n’étions que 3 plongeurs sous l’eau à ce moment-là (contrairement à la majorité des plongées où nous étions au minimum une dizaine sous l’eau au même moment).
– Le boiler : ce sec volcanique partant d’une cinquantaine de mètres et remontant quasiment jusqu’à la surface sert de gigantesque station de nettoyage pour les pélagiques. On peut y observer de véritables HLM à langoustes, des requins-corails, des requins des Galapagos, des raies-mantas, de grosses murènes vertes, sans oublier les fameux poissons-anges de Clarión (Holacanthus clarionensis), endémiques de cette zone du Pacifique oriental tropical et que l’on peut observer en train de se nourrir des parasites des grands pélagiques…
Au matin du troisième jour, je me suis réveillée avec une nouvelle vue depuis le hublot de ma cabine : le bateau avait profité de la nuit pour rejoindre la seconde île de notre périple, qui à dire vrai ressemble plus à un gros rocher qu’à une île : Roca Partida est « posée » sur l’océan au milieu de nulle part. En fait, c’est le sommet d’un volcan qui émerge de quelques mètres au-dessus de l’océan et qui a pour dimensions 60 mètres de long pour 30 de large. Certes, le briefing de Sten nous avait un peu préparé à ce qui nous attendait, mais quand j’ai découvert l’endroit où nous allions plonger pendant les deux prochains jours, j’ai un peu halluciné. Roca Partida est réputé car c’est le royaume des raies-mantas géantes : elles nous ont accompagnés à chaque plongée, il nous est même arrivé de faire une bascule arrière et de nous retrouver immédiatement face à plusieurs de ces géantes (jusqu’à 7 mètres d’envergure) !
Ce rocher est également le rendez-vous de toutes les espèces pélagiques : requins-corails (empilés les uns sur les autres dans des petites grottes à flanc du tombant), soyeux, marteaux, requins des Galapagos, barracudas, carangues, thons, thazard (wahoo pour les anglophones). Certainement l’un des endroits les plus hallucinants dans lesquels j’ai pu plonger.
Le cinquième jour, nous avons fait deux plongées au large de l’île de Socorro, il y avait hélas beaucoup de courant et nous n’avons pas pu en profiter. Du coup le capitaine a décidé de revenir plus tôt à San Benedicto, où nous avons effectué les 4 dernières plongées, avec le même spectacle qu’au début de la croisière : requins, murènes, langoustes, raies-mantas, carangues en chasse…
Le bateau
Nous étions 18 plongeurs sur le Nautilus Explorer (bateau spécialement conçu pour la plongée et qui tient très bien la mer), et j’ai particulièrement apprécié l’ambiance qui régnait sur le bateau, suffisamment grand pour que chacun puisse vivre sa vie à certains moments et se retrouver tous ensemble à d’autres.
Les cabines sont particulièrement confortables, avec une douche et des wc particuliers dans chacune d’elles (lits faits chaque jour, avec un petit chocolat sur l’oreiller chaque soir). 2 solariums permettent de passer de bons moments entre chaque plongées, voire même de profiter du jacuzzi bien chaud pris d’assaut après certaines plongées (même si la température de l’eau, 25°C en moyenne, était plus que supportable !).
L’équipage est aux petits soins, du capitaine Dave aux divemasters Tricia (impossible de la perdre sous l’eau grâce à sa combi étanche jaune !) et Sten (tout aussi impossible de perdre ce viking géant suédois, véritable poisson sous l’eau), en passant par le cuisinier et les hôtesses.
Les moins :
– La durée du voyage pour « seulement » 6 jours de plongées : 3 jours à l’aller (vol Paris-Mexico, puis nuit à Mexico, vol Mexico San José del Cabo, puis une après-midi d’attente sur la plage d’un hôtel, puis départ du bateau le soir : c’est parti pour 30 heures de navigation…), idem au retour…
– Le manque de variété de la nourriture, et des fruits pas vraiment mûrs. Le positif, c’est que je n’ai pas pris un seul kilo pendant toute la croisière, contrairement aux Bahamas…
– Le rapport qualité / prix : il faut compter plus de 5000 € pour cette croisière (prix 2007).
Retrouvez l’album-photo consacré aux stars de cette croisière, les raies-mantas océaniques