L’année 2006 a vraiment été ce que l’on peut appeler un grand cru dans mon parcours de plongeuse, avec un total de 63 plongées réparties sur 6 destinations : le sultanat d’Oman en mai, une petite plongée à Javea en Espagne en août, la Malaisie en septembre, le parc national de Port-Cros début octobre et le Belize en novembre. Mais avant, j’étais partie en février aux Philippines, pour faire le safari Visayas d’Abyss. Et devinez qui m’accompagnait ? Béa, bien entendu !
Le royaume du minuscule et de l’étrange
C’est à l’occasion du salon de la plongée que nous avions sélectionné notre séjour, et sur le descriptif du voyage de l’époque, il était notamment indiqué que l’on pouvait voir des requins. En fait de requin, nous en avons surtout vu un tout petit qui venait d’être attrapé par un pêcheur local. Donc si vous souhaitez voir du gros, ce n’est pas du tout la bonne destination. À force de pêcher au cyanure ou à la dynamite, les Philippins ont réduit de façon drastique les espèces à fort potentiel commercial (au premier rang desquelles le requin). Par contre, les fonds regorgent de magnifiques récifs de corail, et c’est le royaume du minuscule (je pense notamment à l’hippocampe pygmée) et de l’étrange (les antennaires par exemple, ci-dessous en gris, noir et orangé).
Première étape du circuit : Moalboal
Les safaris Abyss sont réputés pour être chers, mais leur organisation est sans faille, avec des guides francophones qui connaissent parfaitement leur sujet. De plus, grâce à cette formule on ne se contente pas de plonger, on peut également découvrir les principaux attraits des régions traversées (pour les Visayas, les chutes d’eau de Kawasan, une ferme d’orchidées ou encore les célèbres Chocolate Hills de Bohol, plus de 1200 collines arrondies – photos ci-dessous).
Nous avons voyagé pendant les deux semaines du safari sur une bangka : ce bateau philippin à balanciers sert également de base de plongée (cela évite de trimbaler le matériel dans les hôtels).
Depuis Cebu, on rejoint Moalboal en minibus, et c’est parti pour les premières plongées, au cours desquelles on ne s’ennuie pas : poissons-grenouilles (ou plutôt antennaires – photos ci-dessus), platax, crabes, crevettes, barracudas, multiples nudibranches (photos ci-dessous)… Les fins de plongée étaient tout aussi passionnantes, lorsqu’on se retrouvait dans 5 mètres de profondeur sur des jardins de coraux absolument fabuleux : explosion de vie, de couleurs… autant dire qu’on ne se contentait pas de 3 minutes de palier !
C’est au cours de l’une de ces premières plongées que j’ai fais ma première expérience malheureuse de photographe sous-marin : mon Canon A80 n’a pas du tout aimé le contact avec l’eau de mer, même si je suis remontée le plus rapidement possible pour essayer de limiter les dégâts (il n’a plus jamais remarché du séjour, ce n’est que de retour en France qu’il a décidé de reprendre du service).
Étape 2 : Apo Island
Pendant deux nuits, nous avons logé à l’hôtel Kan Upi (Apo Island Beach Resort), niché dans une petite crique dotée d’une plage idyllique (pas d’électricité, ni d’eau chaude…). Mais juste avant d’y arriver, nous avons fait une plongée absolument magique sur l’île de Negros, au cours de laquelle nous avons pu observer un poisson fantôme, deux pegasus, deux hippocampes, une seiche et des poissons-clown panda (Amphiprion polymnus) ! Et tout ça sur un fond de sable gris foncé (l’île est volcanique).
Apo Island est un sanctuaire marin, et les surprises ont continué : murènes ruban, crabes porcelaine et orang-outan, carangues, tortues, anguilles jardinières (ou hétérocongres)… Difficile de tous les citer !
Étape 3 : Siquijor Island
Le Coco Grove Beach Resort est situé sur une superbe plage. Nous n’avons fait qu’une seule plongée depuis Siquijor, au cours de laquelle nous avons croisé une squille, un crustacé très étrange qui se révèle particulièrement vif.
Dernière étape : Panglao Island
C’est pendant cette quatrième et dernière étape que nous avons fait une rencontre sous-marine remarquable : le fameux hippocampe pygmée (désolée, il aurait fallu que j’ai un véritable objectif macro avec moi).
Autre rencontre remarquable, sur terre cette fois-ci, avec le plus petit primate du monde : le tarsier (photo ci-dessous). A peine plus grand qu’une main, il est incapable de marcher et se déplace en sautillant. Après avoir dormi toute la journée, il attend la nuit pour se gaver de fruits, lézards et autres insectes…
Budget (2006)
2640 euros par plongeur (forfait incluant le vol avec les taxes, tous les transferts, 12 nuits en chambre double en pension complète, le forfait de 22 plongées minimum et les excursions terrestres). Pour 2021, compter à partir de 2990 euros, voir le descriptif du safari Visayas sur le site d’Abyssworld