La biologiste Sandra Bessudo est la marraine du 14è du salon de la plongée sous-marine. L’occasion de revenir sur une carrière exceptionnelle marquée par un engagement sans faille dans la protection des requins.
Malpelo, l’île aux requins
C’est à 500 kilomètres des côtes colombiennes, au cœur du Pacifique, que Sandra Bessudo livre dès 1989 une incroyable bataille. L’enjeu ? Protéger l’extraordinaire richesse de Malpelo. Une île volcanique dont les tombants vertigineux (jusqu’à 4000 mètres de profondeur) constituent un refuge essentiel pour nombre d’espèces qui viennent s y reproduire, se reposer, se nourrir, ou encore se faire nettoyer. Un joyau de la biodiversité à sauvegarder absolument et pour lequel Sandra Bessudo, alors âgée d’à peine plus de 20 ans, n’hésite pas à mettre sa vie en danger.
Requins-marteaux, soyeux et même féroces !
Si les scientifiques et plongeurs du monde entier peuvent aujourd’hui y admirer parmi les plus grands rassemblements de requins-marteaux et requins soyeux, ou espérer croiser le mythique requin féroce, c’est parce que Sandra a lutté sans relâche pour la conservation de ce remarquable site naturel. À force de persévérance et d’actions téméraires (avant de convaincre la Marine nationale de lui apporter son soutien, elle ira seule aux devants du danger, grimpant à bord des navires qui pêchent illégalement autour de Malpelo), Sandra persuade le président colombien de l’époque de classer l’île qui, en 1995, devient Sanctuaire de la faune et flore intégré aux Parcs nationaux du pays.
Malpelo inscrite au Patrimoine mondial par l’Unesco
En 1999, elle crée la Fondation Malpelo dans le but de récolter des fonds pour pallier au manque de moyens qui lui sont alloués. En 2002, première victoire, Malpelo est classée « Zone Spécialement Sensible » par l’Organisation Maritime Internationale (OMI), ce qui interdit aux bateaux de plus de 450 tonnes de naviguer au sein de l’Aire Marine Protégée. En 2004, Malpelo est intégrée au Corridor Marin de Conservation du Pacifique Oriental Tropical auquel appartient également l’archipel des Galapagos. La consécration de ce dévouement est finalement arrivée en 2006, avec l’inscription de l’île au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’Unesco !
Depuis 2010, Sandra œuvre au sein du gouvernement colombien en tant que Haute Conseillère présidentielle pour la gestion environnementale, la biodiversité, l’eau et le changement climatique.