En écoutant la radio hier, je suis tombée sur une info incroyable, mais vraie : neuf rescapés de blessures provoquées par une « rencontre » avec un requin (dont un Français qui faisait de la planche à voile au Venezuela et qui a perdu un de ses pieds) se sont réunis la semaine dernière – à l’initiative du Pew Environment Group – au siège des Nations unies à New York et ont appelé à protéger les requins menacés d’extinction. Ces survivants estiment notamment que la crainte qu’inspirent les requins est disproportionnée : chaque année dans le monde, moins de 70 personnes sont blessées par un requin, et seules quelques-unes d’entre elles décèdent, si bien qu’il est plus probable de mourir frappé par la foudre.
« On est en train de décimer la population de requins juste pour un bol de soupe », estime Paul de Gelder, un plongeur de la marine australienne qui a perdu sa main droite et son mollet droit l’an dernier dans le port de Sydney.
Chaque année, 73 millions de requins sont tués pour leurs ailerons, cuisinés en soupes très demandées sur le marché asiatique, une surpêche conduisant certaines espèces, comme le grand requin blanc, au bord de l’extinction.
Mettre un terme à la pratique du « finning »
D’après les scientifiques, la disparition des requins, qui figurent au sommet de la chaîne alimentaire, déstabilise l’ensemble de l’écosystème marin : quand le prédateur disparaît, les oiseaux marins se développent, et se disputent la nourriture avec les thons, une autre espèce en voie de disparition. Lorsque le requin s’éclipse du subtil équilibre océanique, c’est aussi la vie sur les barrières de corail qui s’effondre.
« Les ramifications sont vastes sur l’écosystème de l’océan », souligne Matt Rand, chargé de la protection des requins pour Pew. Et pourtant, « dans l’océan, il n’y a aucune limite au nombre de requins pouvant être capturés », commente-t-il. Pew milite pour imposer de stricts quotas de pêche au niveau international et mettre un terme à la pratique du « finning », qui consiste à trancher les nageoires des requins et à rejeter en mer les corps mortellement blessés.
(avec AFP)