« Moyens exceptionnels », « scènes inédites », « 4 années de tournage »… Les annonces qui ont précédé la sortie du film de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud, « Océans », étaient tellement dithyrambiques que j’attendais avec impatience sa sortie. Dès le 28 janvier, j’ai donc découvert les images tant sublimées par les communiqués de presse et autres interviews de l’équipe de tournage. Hélas, je dois avouer que j’ai été plutôt déçue par ce film qui ne se veut pas documentaire : quasiment aucun commentaire pour accompagner les images, ce qui fait que lorsqu’on visualise des scènes dites « inédites », on se demande ce que l’on voit, et on ressort avec plus de questions que d’émotions.

Or c’était justement ce que souhaitaient Jacques Perrin et Jacques Cluzaud : faire en sorte que le spectateur ressente des émotions face à ces très belles images. Pour ma part, seules trois séquences ont suscité chez moi des émotions : l’émerveillement face à ce rassemblement de baleines à bosse en Colombie britannique (photo ci-jointe, l’amusement en regardant les scènes tournées la nuit sur le récif (et notamment le face-à-face entre une squille et un crabe), et le souffle coupé en voyant un plongeur (François Sarano) évoluer côte à côte avec un grand requin blanc.

À part ces images, j’ai ressenti une impression de déjà-vu, et j’ai donc décidé de revoir le film produit par la BBC et sorti en 2004 : « La Planète bleue ». Et bien, j’avoue que j’ai compris pourquoi j’avais eu un sentiment de déjà-vu : les scènes de grands bancs de dauphins surfant sur les vagues, la séquence du « sardine run » (cet immense banc de sardines qui remonte le long des côtes sud-africaine et qui est attaqué de toutes parts par les dauphins, requins, oiseaux…), les scènes nocturnes, la technique de chasse des orques qui vont presque jusqu’à s’échouer sur la plage pour attraper une otarie… Je ne vois pas vraiment pas ce qu’ »Océans » apporte par rapport à « Planète bleue », d’autant plus que le film d’Alastair Fothergill et Andy Byatt me semble bien plus complet, que ce soit dans ces images (scènes sur la banquise et dans les abysses, séquence de mise à mort d’un baleineau en pleine mer par des orques) ou dans les commentaires, rares mais qui permettent au spectateur de ne pas rester sur sa faim.

Bref, « Océans » a certainement le mérite d’exister, car plus le grand public apprendra à découvrir les fonds sous-marins, plus il aura envie de les préserver. Mais je trouve dommage d’avoir « survendu » le film. À dire vrai, les plus belles images et les plus surprenantes sont certainement celles des extraits du making-off, dont voici le teaser :

Et si vous n’avez pas déjà vu « Planète bleue », découvrez ce très beau film disponible en DVD.