Ça y est, j’ai retrouvé ma connexion, et cela fait déjà plus d’une semaine que nous avons atterri à Roissy en provenance de Kuala Lumpur. Mais la capitale de la Malaisie n’était pas notre destination finale, seulement l’aéroport de transit pour un vol national vers Kuala Terengganu, sur la côte nord-est de la péninsule malaise (à peine une heure de vol). Et là, un bus nous attendait pour un transfert vers le bateau qui nous a finalement permis d’arriver sur l’île de Pulau Redang, après environ 1h30 de navigation.
Les premières images de l’île sont des paysages de jungle verdoyants, avec du relief et quelques plages de sable d’un blanc immaculé. C’est sur l’une de ces plages que se trouve l’hôtel Coral Redang, dont les bungalows sont parfaitement intégrés à l’environnement, contrairement au nouvel hôtel en construction situé juste à côté et qui gâche un peu le paysage.
Première surprise, la jungle dans laquelle sont répartis les bungalows accueille d’étranges visiteurs : des singes et… des écureuils !!! Pendant une semaine, ils vont être nos compagnons terrestres.
Mais l’objectif n’est pas de rester sur la plage, aussi belle soit-elle ! Dès le lendemain de notre arrivée, c’est le départ pour la première plongée, sur le site de Black Coral Garden (23 m) : les anémones multicolores (bleues, vertes) et leurs poissons clowns, des balistes titans et de nombreux bancs de poissons nous accueillent. Le corail est en très bon état, on sent que les effets du classement du site en réserve marine sont effectifs !
C’est à l’occasion de la seconde plongée du jour que nous allons rencontrer nos premiers requins (2, dont un pointe noire). C’est toujours un moment magique de se retrouver face à face avec ces squales. Nous aurons la chance d’en rencontrer d’autres lors des plongées suivantes, notamment sur le très beau site de Batu Mak Cantek (Maxi Mount), un véritable aquarium dans lequel il suffit de se « poser » et de regarder les gigantesques bancs de poissons (lutjans, carangues…).
L’autre grand moment du séjour, c’est quand notre guide nous a demandé : « vous voulez voir des grands barracudas ? Euh, c’est sans garantie, et en plus c’est profond, il y a du courant et peu de visi ». On n’allait quand même pas dire non… C’est vrai que la visi s’est bien dégradée à partir de 20 mètres, et tout à coup Koh nous a signalé un barracuda vers la droite… Pas évident à repérer, puis tout à coup une forme fuselée et son oeil menaçant surgissent… Plus de doute. Nous continuons, et tout à coup je vois un, deux, trois…. des dizaines de barracudas qui avancent tranquillement dans le courant. J’essaie de faire une photo, mais franchement la visi est trop mauvaise pour en tirer quoi que ce soit. Tant pis, c’est un souvenir que je garderai dans un coin de ma tête ! Le bonus de cette plongée, un petit groupe de poissons-couteaux striés.
Les plongées
Les sites (une vingtaine en tout autour de l’île) sont rapidement accessibles depuis la jetée, surtout avec le bateau – très confortable et rapide – du club. Un regret toutefois : l’obligation de remonter soit à 45 minutes, soit à 50 bars. Je ne compte pas les plongées où je suis remontée avec 100 bars dans la bouteille, ce qui peut être un peu énervant quand on quitte un site qui fourmille de vie.
Le classement en réserve marine est efficace, quand on compare avec les Philippines qui n’ont pas de politique en la matière : beaucoup de grands bancs de poissons, des requins, des carangues, des barracudas, et toute la faune des fonds tropicaux. Quand au corail, il est absolument magnifique, avec des gorgones de toutes les couleurs à couper le souffle ainsi que de très belles tables de corail. Les amateurs de macro ne sont pas en reste, avec des crevettes et toutes sortes de chromodoris et flabellines.
Quelques sites à ne pas manquer
– Tanjung Terumbu Kili, un affleurement rocheux qui apparaît au-dessus de l’eau et descend jusqu’à un fond sablonneux à environ 20 mètres de profondeur, se trouve à la pointe sud de Pulau Pinang et est l’un des principaux sites de plongée de Redang. l’observation occasionnelle de requins à pointe noire, de barracudas, de carangues, de vivaneaux, de fusiliers, de méduses et de bancs de limandes à queue jaune. Un jardin de coraux en cuir, de coraux mous, de fouets et d’éventails occupe plusieurs corniches sur le front de mer. On y rencontre couramment des tortues à écailles.
Le centre de plongée
Super bien organisé, avec du matériel de qualité, des bacs de rinçage et des fiches de présentation des plongées très précises. Nous sommes tombées sur un guide très sympa, Koh, originaire de Singapour. Très pince-sans-rire, mais connaissant parfaitement les fonds et nous proposant des plongées variées.
L’hôtel
Très sympa, de taille humaine, avec des bungalows et un bâtiment d’un étage avec des chambres. Le seul souci c’est que quand il est peu fréquenté, ils annulent les buffets et on ne peut plus manger qu’à la carte. Du coup, après s’être empiffrées de burgers le midi, nous sommes allées systématiquement manger le soir dans un hôtel plus grand sur la plage d’à côté, où nous avons pu manger des plats locaux : heureusement, Key Largo, le TO, nous avait déconseillé de prendre la pension complète, et nous étions donc libres d’aller manger (pour pas cher, maxi 8 € le repas) où bon nous semblait.
Côté bruit, les allergiques aux karaokés devront penser à apporter leurs boules quiès, car certains soirs l’ambiance peut être intense dans l’hôtel d’à côté…
Le plus
Les balades en PMT à deux brasses de la plage : une véritable nursery de petits requins pointes noires, des barracudas, des balistes titans… Jamais vu autant de biodiversité si proche du rivage, même en mer Rouge.
Ce qui ne gâte rien, les Malais sont vraiment très accueillants, et nous avons fait la connaissance d’un petit groupe à l’occasion de notre voyage retour qui nous a invité à partager son repas dans un restau du quartier chinois de Kuala Terengganu.